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La Période Intermédiaire
Historiques : Vers 1200, les nations d'Europe et de la Méditerranée commencent à émerger au cœur des luttes dynastiques que se livrent les familles régnantes du continent, même si les frontières de ces nations demeurent sujettes à des "discussions" réglées à la pointe de l'épée. Les royaumes sont rarement plus qu'un puzzle de territoires qu'un roi réussit à soumettre à sa cause par la force, leurs frontières fluctuant au gré d'ambitions et de représailles, tracées par l'héritage ou les guerres constantes. De nouveaux empires naissent, d'autres entament une longue déchéance vers l'obscurité et l'oubli. C'est l'époque de l'amour courtois, le thème de prédilection des troubadours et des ménestrels. C'est l'époque des tournois au cours desquels des chevaliers se couvrent de gloire et de richesses qu'ils ne doivent qu'à leurs mérites, bien qu'il soit parfois difficile de distinguer un tournoi d'une petite bataille rangée ! C'est aussi l'époque où les actes des braves et des preux sont rarement à la hauteur des idéaux chevaleresques de l'amour courtois. La guerre, plus que les mariages arrangés et les manœuvres diplomatiques, reste le moyen le plus efficace d'acquérir et de conserver un domaine. En Occident, les rois et les princes rêvent encore de libérer la Terre Sainte et de "sauver" les lieux saints de la Chrétienté, même si la plupart des princes musulmans sont suffisamment tolérants pour autoriser les pèlerinages. Cet accès n'est pas étendu aux bandes armées sous le commandement d'hommes charismatiques, ambitieux et totalement dénués de scrupules, proclamant tous leur fidélité à une cause peut-être déjà perdue. Au même moment, les luttes entre princes chrétiens rivaux, les complots et les guerres incessantes, ont amené l'Eglise à décréter des Jours de Paix : des jours pendant lesquels les chrétiens doivent cesser de se battre entre eux. Ces Jours de Paix ne sont pas respectés et les combats se poursuivent sans relâche. Au concile du Latran, l'Eglise a essayé d'interdire l'utilisation des arbalètes au combat. En vain. En Espagne, les chrétiens ont parfois cessé de se battre entre eux, dans le seul but de combattre leurs ennemis communs, les princes maures almohades. Ils réussirent, mais il leur fallut énormément de temps pour reprendre les territoires et en faire disparaître toute trace de la culture et de la religion de leurs occupants précédents, alors que les anciennes rivalités étaient encore vives dans le camp chrétien. Les Almohades se replient mais constituent encore une redoutable menace. A l'Est, les ducs et les princes guerroient pour établir de nouvelles dynasties et créer de nouveaux royaumes sur les ruines des anciens et les plaines qui s'étendent sans fin vers l'Est. Ils redoutent l'arrivée des terribles guerriers des steppes - des envahisseurs dont on raconte qu'ils se sont extirpés des profondeurs de l'Enfer ! Après tout, Attila venait lui aussi de ces mêmes steppes... Même les prières jointes des Orthodoxes et des Catholiques semblent sans effet contre ces hommes ! Contrariée dans son ambition d'être l'unique faiseur de roi de la Chrétienté, l'Eglise catholique s'est retournée avec férocité contre les hérétiques et les infidèles à l'intérieur de ses frontières. Le débat théologique sur la pauvreté du Christ, la richesse de l'Eglise elle-même et autres détails du dogme en ont mené plus d'un dans les flammes purificatrices du bûcher des hérétiques ! L'Eglise dispose à présent d'une nouvelle arme : l'Inquisition, une police religieuse secrète ayant pour mission d'éradiquer toute pensée subversive et châtier ceux qui s'en rendent coupables. L'Eglise possède encore son ancienne arme, l'appel à la croisade, mais cette force est désormais dirigée contre les hérétiques et les païens d'Europe, en plus de ses cibles islamiques "traditionnelles". L'Eglise s'est mêlée de politique, notamment dans le Saint Empire romain, car son poids lui permet de faire pencher la balance du côté des ambitions d'un empereur (mais toujours en échange de contreparties !). De la même manière, l'empereur veut pouvoir compter sur un Pape conciliant, ce qui signifie que l'ingérence dans les affaires de l'Eglise est plus que jamais d'actualité. L'Empire byzantin est menacé sur de nombreux fronts. Si Constantinople demeure la plus grande métropole du monde, son pouvoir n'en commence pas moins à s'effriter. Cependant, l'Empire est en place depuis des siècles et ses monarques sont de véritables experts dans l'art de la survie : les empereurs ont toujours réussi à se maintenir au pouvoir. Les Turcs ne montrent aucun signe de perte de combativité et leur territoire n'est plus aujourd'hui qu'à quelques jours de cheval de Constantinople. La Terre Sainte - autrefois partie intégrante de l'Empire - est à nouveau perdue. Elle dépend maintenant du sultanat d'Egypte, et plusieurs années après sa mort, le nom du grand Saladin continue à inspirer la terreur dans le cœur des chrétiens !
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