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La Période Haute
Historiques : Dans les années 1320, nombre des animosités existant en Europe sont désormais des obsessions. Des haines se sont créées et les nations ennemies s'affrontent régulièrement. Les Français et les Anglais se combattent depuis tant d'années que les tensions et les rivalités dynastiques se sont transformées en haine viscérale entre les deux pays. Le conflit ne se contente plus de batailles rangées mais dégénère régulièrement en attaques surprises et en pillages. L'Angleterre est également embourbée dans une rivalité de longue date avec sa voisine l'Ecosse. Ces conflits ne sont pas encore résolus et il est bien difficile de deviner qui en sortira victorieux. L'Allemagne n'existe pas encore, mais les Germains dominent clairement le Saint Empire romain. En réalité, l'Empire et la Germanie ne font pratiquement qu'un et les chevaliers teutoniques ne sont qu'une des forces impériales qui poussent vers l'Est, en Lituanie, en Pologne et en Prusse païenne. Les Italiens et les Espagnols doivent encore donner naissance à leur nation, mais ils se battent férocement pour conserver leur identité respective et leur indépendance face aux envahisseurs de toute sorte. Leurs cultures sont riches, vivantes et fortes, même au cœur de la guerre. Les princes continuent à appeler à la croisade pour libérer la Terre Sainte, mais plus pour gagner les faveurs de l'Eglise que pour mettre sur pied une réelle offensive militaire. Les ordres croisés de la chevalerie se sont retirés de l'Est et se sont peu à peu consacrés à d'autres occupations. Les Templiers n'existent plus. Ils ont été démantelés, accusés d'hérésie et exécutés pour leurs "crimes". Hormis quelques escarmouches contre les païens et les hérétiques, l'ère des croisades semble toucher à sa fin, et n'être plus qu'un baroud d'honneur. L'Europe occidentale semble avoir admis l'idée que la Terre Sainte ne serait pas reprise aux princes musulmans par la force militaire, mais n'a rien perdu de l'hostilité qu'elle éprouve à l'égard des dirigeants islamiques. Malgré cela, la réalité de la situation est reconnue et les ambassadeurs des rois chrétiens fréquentent les cours musulmanes. L'Europe est en pleine mutation. Grâce à l'essor de son commerce et de sa démographie, elle est plus riche qu'elle ne l'a jamais été depuis l'époque des Romains. Cette richesse nouvelle permet de financer de magnifiques cathédrales sur l'ensemble du territoire chrétien, et d'innombrables églises en Italie et ailleurs. Cette même richesse favorise également l'émergence d'une classe de marchands dont les aspirations ne se limitent pas à la possession de terres - l'ancien ordre féodal est remis en cause par l'afflux d'argent dans les villes naissantes. La connaissance est à nouveau privilégiée dans les nouvelles universités des grandes villes continentales, même si nombre d'entre elles demeurent sous le contrôle prudent de l'Eglise. L'Eglise catholique conserve son autorité dans la vie quotidienne des croyants, malgré son rôle de plus en plus important dans la politique dynastique. Les dirigeants français et impériaux interviennent dans les élections papales dans le but d'en retirer quelque bénéfice politique. Certains se scandalisent de la puissance et de la richesse de la Papauté, mais le font avec prudence. L'Inquisition est puissante, notamment en Espagne, où elle traque sans relâche les convertis récents dont on craint qu'ils puissent trahir pour le compte des anciens dirigeants musulmans. Le monde islamique paraît à bout de souffle. La stupeur causée par la perte de Bagdad et de son calife par les Mongols, un peu plus d'une génération auparavant, semble avoir entraîné une perte de confiance. Aux frontières occidentales de l'Islam, les Almohades reculent lentement face aux armées catholiques d'Espagne, luttant pour conserver ce qui leur appartenait contre le cours de la bataille et de l'histoire. En Egypte, la dynastie régnante - dominée par les soldats esclaves Mamelouks - a perdu son goût pour la culture et se militarise. Les Turcs continuent à exercer une forte pression aux frontières de plus en plus étroites de Byzance, et ne semblent pas décidés à attendre patiemment que l'Empire byzantin meure de sa belle mort. L'Empire byzantin a perdu son éclat d'antan, mais dispose encore d'une puissance qui impose le respect et de richesses qui suscitent les convoitises. La cour impériale de Constantinople se comporte comme à son habitude : complotant à l'intérieur des murs de la ville, aveugle à la tempête qui grossit à l'extérieur. Toutefois, la fin de l'Empire n'a rien d'inéluctable car la richesse peut toujours se convertir en puissance militaire. L'Eglise orthodoxe recule dans les anciennes provinces de l'Empire devant la foi islamique des Turcs. Ailleurs l'orthodoxie gagne en influence pendant que les armées des princes russes tiennent tête aux barbares et aux païens des steppes orientales, même si cette résistance se fait au détriment des hordes mongols. Ces mêmes armées russes apportent davantage de gloire aux princes de Novgorod et de Kiev, et leur permettent d'établir de nouvelles colonies dans les steppes.
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