La bataille d'Hastings 14 octobre 1066

La bataille d'Hastings 14 octobre 1066

Un brin de contexte historique :

Les deux armées qui vont se faire face sont très différentes dans leur composition. L´armée anglaise est composée uniquement d´une infanterie solide et coriace qui se compose de trois types de troupes. Les Huscarls, qui sont des troupes aguerries au service des puissants et servent de gardes du corps. Ceux qui sont les mieux armés, avec des boucliers ronds, des armures de mailles et des armes de bonne facture dont la hache à deux mains. Cette hache est une arme typiquement anglaise, non utilisée dans le camp normand. L´armure de mailles, faite d´anneaux reliés les uns aux autres, a considérablement amélioré la protection des guerriers. Elle se trouve répandue dans les deux camps chez les guerriers ayant la richesse suffisante pour en posséder une. L´ossature de l´armée est cependant fournie par les Fyrd qui doivent assurer un service armé en échange de la détention de terres. Les plus riches d´entre eux les Thegns fournissent une infanterie de meilleure qualité à mi-chemin entre les Huscarls et les Fyrd. A cet ensemble de force se rajoutent des levées de faible qualité. Bien que certains soient venus à cheval, tous vont combattre à pied.
En face, l´armée normande forme un ensemble bien équilibré. L´épine dorsale de l´armée se sont les cavaliers. Ils ont désormais la cotte de maille, bénéficient d´étriers et ont adopté la charge au galop associée à une longue lance. On peut imaginer l´impact de leur charge et leur effet meurtrier ! Les Normands ne se contentent pas pourtant d´articuler leurs forces autour de cette unique arme. Aux côtés des cavaliers on trouve un corps important de fantassins. Ce n´est pas tout, des Bretons sont venus avec le contingent Normand et se distinguent par leur technique de cavalerie privilégiant le harcèlement. Enfin un ensemble d´archers et d´arbalétriers, surtout des mercenaires flamands, complète les effectifs.

Le matin du 14 octobre ces deux armées fortes d´environ toutes deux 8000 hommes se font face. Celle d´Harold se positionne sur une crête longue de 800 m vers laquelle le terrain monte en pente douce, la colline de Senlac. C´est une position forte qu´adopte le chef anglais, dans la tactique du Shieldwall, "mur de boucliers". Les bois autour de la position d´Harold lui permettent de prévoir l´axe d´attaque des cavaliers normands. Mais si sa position est débordée, elle peut devenir une véritable souricière, un goulet d´étranglement... Harold se positionne à l´arrière avec ses gardes du corps et son étendard en forme de dragon, le "ravageur du monde", à l´image de ceux des Romains du Bas-Empire. Ses meilleures troupes se placent en première ligne.
Du côté normand, le dispositif est le suivant : Bretons à gauche, Normands au centre, Flamands et autres continentaux à droite. Un essaim d´arbalétriers et d´archers est devant, suivi par l´infanterie puis la cavalerie. Les étendards normands sont essentiellement des corbeaux, symbole viking, et la bannière papale envoyée par le Saint-Siège.

La bataille d'Hastings :

La bataille commence par un tir de barrage des archers et arbalétriers normands. Les Anglais répliquent comme ils le peuvent. Mais les carquois sont vite vides et finalement les Anglais bien protégés n´ont subi que peu de pertes. Guillaume fait alors attaquer son infanterie. Après une progression difficile, c´est le choc, mais aucun des deux adversaires ne prend l´avantage. Les Normands lancent donc leur cavalerie mais la pente ralentit la charge qui se transforme en harcèlement de la ligne anglaise. Les pertes sont importantes du fait des blessures causées par les haches à deux mains des huscarls. Deux des frères d´Harold ont été tués mais dans les rangs normands, les morts sont aussi nombreux. Une rumeur se répand : le duc Guillaume serait mort. A ce moment, les Bretons de l´aile gauche se débandent. Guillaume ôte son casque et mène la charge contre les Anglais qui poursuivaient les Bretons. La situation est rétablie mais Guillaume doit l´emporter avant la nuit. Il organise alors des séries de feintes et piège les forces anglaises qui à chaque fois rompent la formation de manière imprudente. Mais dans le même temps les cadavres des hommes et des chevaux qui s´amoncèlent rendent difficile la progression.

Guillaume lance alors un assaut général sur toute la ligne anglaise. Les archers réapprovisionnés tirent alors une pluie de flèches vers les lignes arrières anglaises, où se trouvent les hommes les moins protégés. Le destin choisit son camp : le roi Harold est mortellement blessé par une flèche qui l´atteint à l´oeil. Son armée commence alors à se débander, et elle est déjà débordée. La bataille est gagnée mais il faut encore vaincre les Thegns et surtout les "haches du roi", garde du corps qui se font tuer jusqu´au dernier.

Cette victoire marque le début de la domination normande sur l´Angleterre. Guillaume dit désormais le Conquérant sera couronné roi le 25 décembre 1066.

Sources :

Vae Victis n° 49.

Auteur : Chevalier_Kelilean